« Confiture: le confinement en écriture »

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Collège, Infos, Lycée

Marine Levere, professeure de français à l’origine du blog « Confiture: le confinement en écriture » a répondu à nos questions :


Pourquoi le blog ?

En tant que professeur de français, j’ai immédiatement su que devant cet évènement inédit, il fallait donner à mes élèves un espace d’expression  commun qui leur permettrait d’écrire des bouts de leur quotidien, sans entrer dans la teneur d’un journal intime, mais qui les inviterait à observer, à décrire les choses minimes de la vie et à « plonger en eux » comme dit Rilke, dans Lettres à un jeune poète

Cel blog était aussi l’occasion pour les élèves de se lire les uns les autres et de maintenir le contact, ce qui était pour moi nécessaire. Le fait d’être publié les oblige aussi d’une certaine manière à une plus grande rigueur car ils savent qu’ils seront lus. Pour la première fois, ce n’est pas seulement le professeur de français qui lit leurs textes, ce sont aussi les camarades, leurs parents. Il y a de vraies plumes dans les classes dont j’ai la charge et je savais qu’avec ces élèves-là, ça allait pouvoir prendre une belle tournure. 

 

Comment ? 

C’est d’abord le journal audio du dramaturge Wajdi Mouawad, qui m’a inspirée et ce devait être au départ un blog audio. Mais la technique repoussant parfois les plus jeunes, ils ont préféré dans l’ensemble l’usage du clavier.

J’ai appelé le blog « Confiture: le confinement en écriture », car je voulais que ce soit quelque chose de délicieux qui nous fasse du bien à tous. 

 

Quelle est la consigne ?

Les consignes sont simples : écrire un texte par semaine sur leur quotidien, ce qu’ils imaginent, ce qu’ils craignent, ce qu’ils espèrent, et commenter au moins deux textes par semaine, avec bienveillance bien sûr. S’ils sèchent, je leur pose des questions et leur donne des exercices individuels. Par exemple hier en visioconférence, Carmela en 2nde, me dit « Mais madame, moi je fais pas grand-chose à part promener ma chienne ! », je lui ai répondu qu’elle allait donc écrire un texte dont le narrateur serait son animal, et qu’elle allait s’interroger sur le point de vue d’un animal en temps de confinement, et ça l’a tout de suite emballée. Les 3e ont dû aussi imaginer à quoi auraient ressembler leurs vacances s’ils n’avaient pas été confinés, une occasion concrète d’utiliser le conditionnel passé que l’on venait de revoir.